Enfin Santiago. Première étape de mon périple, et la plus attendue. Vingt ans que je ne suis pas revenu. A l'époque c'était le début de la débandade de Pinochet et le grand retour de la démocratie (chrétienne) au Chili. Pardon je devrais dire le début de la "Transition" vers la démocratie.
A l'époque j'avais débarqué en pleine campagne du Plebiscite de 1988, un référendum déjà négocié depuis 1980 tout de même pour préparer ce retour à la démocratie. Le Plébiscite devait dire si les Chiliens voulaient de Pinochet comme Président jusqu'en 1997 pour la future période de transition. Pas fous, pour une fois qu'ils avaient la parole, les Chiliens n'allaient pas se priver d'éssayer de virer le vieux. On connait la suite Pinochet a perdu le référendum et a dû progressivement lâcher le pouvoir.
En savoir plus sur cette petite page d'histoire : http://es.wikipedia.org/wiki/Plebiscito_Nacional_de_1988_(Chile)
C'était plus drôle à vivre en direct et c'est pourquoi j'était tout plein d'émotions à l'idée de revenir.
Me voilà donc à Santiago,la tête pleine de souvenirs. Premier contact avec le pays : l'aéroport. Il a bien changé normal !
Mais à peine passé la douane, une floppée de chauffeurs de taxi me tombe sur le poil et me lâche pas d'une semelle. A peine s'ils me laissent aller aux toilettes de l'aéroport. Je me dis "bienvenue à Port au Prince" tant cette "agressivité" me surprend au Chili. Mais bon je sais qu'il y a un bus pour le centre à l'extérieur. Ca au moins en 20 ans cela n'a pas changé.
Arrivé au centre ville, sur la Ahameda, je cherche ma petite auberge de jeunesse (Hostal) dénichée sur Internet. Coup de bol. elle est à deux pas du terminal des bus pour l'aéroport. Bon présage !
Cette auberge est super et je ne regrette pas mon choix. Bref le séjour commence bien.
Après quelques heures à marcher dans les rues je retrouve mes repères d'antan et commence à explorer des endroits où je nétais pas encore allé comme Los Domenicos ou le Marché central, mais aussi des endroits sympas comme le barrio de Bellavista situé au pied du Cerro San Cristóbal etc. où j'avais déjà eu l'occasion de mettre les pieds, mais à l' époque c'était encore le début de la renaissance de la Bohème dans ce quartier favori de Pablo Neruda. Au bout, on trouve le funiculaire pour le Cerro San Cristóbal.
Los Domenicos
Situé au nord du quartier de Las Condes un des plus chics de Santiago. Bonne nouvelle le métro arrivera bientôt là !!! Comme ce n'est pas pour toute suite maintenant, je décide de ne pas attendre et prend un taxi pour y aller depuis le terminal actuel de la ligne de métro. Bien m'en prend, car à pieds il y a une trotte.
Je découvre un véritable petit village à l'écart de l'agitation de
la ville. C'est un Excellent Centre artisanal, mais cher, très cher. Mais au diable l'avarice en ce début de voyage.
Este pueblito es de todos los peligros para tarjetas de crédito. Me
quemé los dedos.
Au retour, je décide de prendre le bus pour retrouver la ligne de métro. Facile une brave chilienne me donne le numéro de la ligne. Je grimpe dans un bus et bonne pomme je veux payer mon ticket avec la machine à sous, mais pas de prix indiqué. Je demande au chauffeur qui me baragouine quelque chose de désagréable. Comprend pas et finit par m'asseoir. A l'arrivée ma brave chilienne m'explique qu'il faut que j'achète un Bip, car les chauffeurs de bus ne veulent plus manier d'argent suite à des agressions.
Alors dans le métro, j'achète mon Bip, sorte de Pass Navigo rechargeable, valable dans le métro et les bus de la Capitale. Maintenant quand je passe les tourniquets je fais Bip. Marrant !
A l'arrivée à ma station préférée Las Heroes, j'ai les yeux qui piquent. L'émotion sans doute. Non des gaz lacrymo. Je me dis ah le bon vieux temps, les Carabineros n'ont pas trop perdu les vieilles habitudes.
En fait, le soir j'ai vu à la télé une manif étudiante sur la Ahameda. Apparemment c'était chaud, et il y avait un peu de casse quand je suis passé. Que d'émotions, je retrouve vite la douce quiétude de mon Hostal.
Cerro San Cristóbal
Le funiculaire est l'un des deux moyens rapides, avec le téléphérique plus récent, pour aller vite fait adorer la Vierge au sommet du Cerro. On peut aussi admirer la vue sur Santiago, par temps clair bien sûr.
Si l'on n'est pas pressé et juste un peu courageux, on peut profiter du Parc Naturel qui s'étend sur le Cerro. Comme je suis courageux en ce début de voyage, je me suis donc tapé la grimpette du Cerro en explorant au passage le quartier
résidentiel de la Providencia qui est au pied du Cerro et du Rio
Mapocho.
Il y a peu de sentiers pour les piétons sur le Cerro et c'est dommage. Mais les quelques routes qui serpentent sont belles, heureusement peu de véhicules y circulent. Un paradis pour les vélos qui se payent une bonne tranche de rigolade en descendant le Cerro à fonds les pédales. C'est faisable à roller mais seulement pour les bons car il y a quelques belles épingles à cheveux à négocier.
Mercado central
Le lendemain je me suis rendu au Marché central. Un des derniers lieux de la gastronomie traditionnelle chilienne selon certains. En tout cas, certainement un endroit à visiter à Santiago.
C'est un marché aux fruits et légumes, poissons, épices. Très classique en somme, mais sous une magnifique structure en métal. Et pourtant, c¡est un peu plus qu'un marché, avec ses restaurants typiquement chiliens qui se mèlent aux étals de fruits et légumes et de poissons.
Si j'osais je dirais que cela ne rappelle les anciennes Halles, que je n'ai pas connues malgré mon grand âge.
Aujourd'hui c'est devenu très touristique, les restaurateurs ne vous lâcheront plus.
Le lendemain, je décide d'arrêter de pleurer sur mes vingts ans et de partir à l'aventure direction l'Argentine et Buenos Aires.
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.